Silence prudent des politiques autour de l'audition de Villepin

Publié le par P.A.

Avec «sérénité» et «sérieux». C'est ainsi que Dominique de Villepin s'est préparé à son audition d'aujourd'hui par les juges en charge de l'affaire Clearstream. Le Premier ministre a déjà franchi une étape importante en étant convoqué en tant que simple témoin, alors que des accusations lourdes étaient proférées contre lui. Mais il ne sortira pas forcément indemne de sa confrontation avec les juges (lire ci-dessous). D'où la grande prudence qui règne à Matignon et au sein de la droite en général.
 
«On n'en parle pas.» La ligne de défense du chef du gouvernement reste la même depuis le début. Il continue à soutenir qu'il a agi dans le cadre de ses fonctions et n'a pas cherché à nuire à Nicolas Sarkozy. «Il est content d'être entendu car il a été lui-même victime de calomnies et de mensonges dans cette affaire», martèle son entourage. Son audition ne suscitait hier aucun commentaire dans les rangs des parlementaires UMP. Le sujet n'a même pas été abordé lors des réunions des diverses instances du groupe des députés. Comme si sarkozystes et villepinistes étaient tous soulagés de voir se tourner une page qui n'a pas grandi leur camp. «On n'en parle pas, la justice suit son cours, se contente d'observer la sarkozyste Nadine Morano. La seule chose que je retiens, c'est que Nicolas Sarkozy s'est retrouvé injustement mis en cause et qu'il a le droit de demander justice.»  «Beaucoup de gens y pensent mais personne n'en discute, nuance le villepiniste Hervé Mariton. Il y a beaucoup d'arrière-pensées dans cette affaire.» Pour sa part, il espère que cette journée «permette de remettre à sa juste place une affaire qui a été beaucoup enflée». 
«Amalgame». A gauche, on se borne à espérer que l'audition du Premier ministre apportera quelques éclaircissements à «une affaire où plus personne n'y comprend rien». Même André Vallini, député de l'Isère chargé au PS des questions de justice, avoue avoir «cessé de s'intéresser à ce dossier depuis plusieurs mois». «On veut savoir», déclare tout de même Stéphane Le Foll, directeur de cabinet de François Hollande, qui rappelle que les «soupçons de manipulations» continuent de peser au plus haut niveau de l'Etat. Mais la ligne est claire : «Que la justice fasse son travail.» Que ce soit parmi le staff de Ségolène Royal ou au sein du groupe des députés, l'audition de Villepin n'a pas fait l'objet de remarques particulières. «Nous pourrions nous réjouir de voir le sommet de l'Etat s'écharper, mais les gens font dans ce type d'affaire l'amalgame entre la droite et la gauche», craint André Vallini.
Marylise Lebranchu, ancienne garde des Sceaux, abonde : «Qu'on le veuille ou pas, c'est l'image de la politique qui est globalement abîmée.» La députée du Finistère, pas choquée par l'audition comme simple témoin de Dominique de Villepin, s'étonne tout de même de «son extraordinaire décontraction». Tous deux souhaitent «un dénouement rapide» de cette affaire. Sans qu'elle soit «étouffée» bien sûr.
 
Source: Libération

Publié dans 2007

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F
... Et tout ça sans se décoiffer ! Cet homme peut aller très loin ...
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P
Et quand il fatigue: deux trois pompes, quelques étirements et un Mars et çà repart! lol
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F
Bonne reponse. Rien a redire !
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P
Pas besoin de café ni de sac de couchage, Dominique de Villepin est dynamique et n'a pas une santé précaire (pas de migraine) contrairement à certains...
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F
Qu'on lui apporte un sac de couchage et des thermos de café ! La nuit risque d'être longue ...
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