Dominique de Villepin note un décalage entre accusation et faits sur Jacques Chirac
"Il n'y a aucune intention, ni dans cette affaire ni dans beaucoup d'autres, de nuire, de contourner le droit ou, en aucune façon, de commettre une entorse ou une infraction", a déclaré l'ancien locataire de Matignon sur France Inter.
"De ce point de vue, il me paraît y avoir un très grand décalage entre le chef d'accusation qui est retenu - détournement de fonds publics - et la réalité, où il n'y a manifestement aucun enrichissement personnel", a poursuivi Dominique de Villepin.
"Je crois que la réalité et la pratique des choses montreront (...) qu'il n'y a à aucun moment ni irrégularité, ni volonté de commettre une irrégularité", a-t-il insisté.
L'ancien président Jacques Chirac a été mis en examen mercredi pour détournement de fonds publics dans une affaire datant de la période où il était maire de Paris (1977-1995), une première en France.
Pour Dominique de Villepin, lui-même mis en examen dans l'affaire Clearstream, les deux "malédictions" en démocratie sont la "suspicion" et la "rumeur."
"Face à des situations de ce genre, et c'est l'honneur de Jacques Chirac, (il faut) exprimer de façon courageuse sa volonté de clarifier les choses et de dire ce qui a été fait", a-t-il estimé.
Dominique de Villepin s'est dit "sûr" que Jacques Chirac allait entrer dans l'Histoire par la "grande" porte, "ne serait-ce que parce qu'il a défendu l'indépendance de notre pays dans une période extrêmement difficile et qu'il a marqué tout au long de ces années une volonté de rassemblement des Français".
Sur France Info, un autre ancien locataire de Matignon, Jean-Pierre Raffarin, s'est dit "profondément attristé" par la mise en examen de l'ancien président.
"Je ne suis pas choqué, je suis seulement profondément attristé parce que Jacques Chirac a beaucoup donné à notre pays et notre vie politique, les moeurs, le financement de la vie politique ont beaucoup changé en 20 ans", a-t-il déclaré.
Source: Reuters