Discret comme un villepiniste

Publié le par P.A.

Des villepinistes ? Où ça ? On ne les entend plus. On ne les voit plus depuis le discours d'investiture du candidat de l'UMP, le 14 janvier. Balayés par le démarrage en trombe de la campagne de Nicolas Sarkozy, ils plient mais ne rompent point. A en croire le député Hervé Mariton, l'un des plus fidèles admirateurs du Premier ministre, ils n'ont pas dit leur dernier mot.
Club. Le camp chiraco-villepiniste revendique une trentaine de députés et une demi-douzaine de ministres, dont François Baroin, Christian Jacob, François Goulard, Henri Cuq et Catherine Colonna. Avec plus ou moins d'enthousiasme, ils ont tous pris acte de l'écrasante victoire du ministre de l'Intérieur. Et attendent, pour le reconnaître publiquement, que le président Chirac ait officiellement fait acte de non-candidature. Reste à savoir quel sera leur rôle dans la campagne. La question était, le 12 février, au coeur de la réunion «participative» du club Réforme et modernité d'Hervé Mariton avec la participation de François Goulard, ministre délégué à l'Enseignement supérieur et de Marie-Anne Montchamp, députée du Val-de-Marne. Et le sujet aura sans doute été abordé par Dominique de Villepin et Nicolas Sarkozy, qui, comme ils le font chaque mois, déjeunaient en tête à tête le 15 février. Pour ses proches, il est clair que le Premier ministre ne va pas se mettre à scander « votez Sarko» : «Il ne peut être question, pour lui, d'être une perle parmi d'autres au collier de soutien», explique poétiquement Mariton. Mais il ne veut laisser aucun doute sur «son aspiration à la victoire de son camp». «Son apport sera plus intellectuel que physique. Il n'est ni amer ni abattu», assure-t-on dans son entourage. Plus que la campagne d'un homme, les villepinistes proposent de contribuer à la mobilisation du pays «sans tomber dans la caricature, dans la surenchère des promesses et des contre-promesses». 
Bilan. S'ils entrent en campagne, ce sera pour défendre «le bilan du gouvernement sortant sur l'emploi, la croissance, le désendettement», dit-on à Matignon. Dans l'entourage du Premier Ministre, on ne doute pas que Sarkozy lui même finira par revendiquer ce «bilan exceptionnel». On souligne que le discours d'investiture du 14 janvier contient beaucoup de choses défendues par Villepin lui-même lors de la vingtaine de conférences de presse mensuelles qu'il a tenues depuis juin 2005. Et on note que le ministre de l'Intérieur a très nettement revu ses positions sur les questions les plus polémiques, comme le communautarisme et l'atlantisme.
En attendant, Dominique de Villepin fait savoir qu'il reste «concentré sur ce qu'il a à faire, à la tête d'un gouvernement qui travaillera jusqu'au bout». La prochaine conférence de presse mensuelle aura lieu, comme prévu, début mars. Une obstination qui ne semble pas trop mal lui réussir : au tableau de bord Ifop- Paris Match, Dominique de Villepin ne cesse de remonter dans l'opinion. En février, il recueille l'approbation de 41 % des Français, un score supérieur à celui mesuré avant la crise du contrat première embauche (CPE). De là à se lancer dans de nouvelles aventures politiques, il n'y a plus qu'un pas.
Source: Libération

Publié dans 2007

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