De la nécessité de connaître les choses dont on parle

Publié le par P.A.

Toujours dans cette posture de "rupture" Nicolas Sarkozy a trouvé la position française sur la guerre en Iraq critiquable, parlant notamment de "grandiloquence stérile" et "d'arrogance", on pourrait croire ces critiques légitimes tant il incarne ces deux caractères. Mais on sent bien dans ces propos le manque d'expérience d'un homme sur le plan international, ce qui est parfaitement excusable tant il se consacre à son Ministère. Ce qui est plus condamnable c'est cette volonté de plémiquer sans cesse sur l'action du Premier Ministre.

La réponse du Premier Ministre est venue, pleine de bon sens et fondée sur une connaissance de la situation.

Le Premier ministre Dominique de Villepin a recommandé au ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy de « bien réfléchir et bien observer" en matière de politique étrangère, rappelant l'héritage gaulliste, et recommandant "de ne pas tout perdre en un jour".

"La crédibilité et l'indépendance de la France sont des choses que nous avons héritées du général de Gaulle, que nous avons patiemment conquises, faisons en sorte de ne pas tout perdre en un jour", a-t-il affirmé au cours de l'émission Le Grand Jury RTL – Le Figaro - LCI.

"Je pense que l'épreuve des faits est une épreuve redoutable en politique. Parler des choses c'est une chose, vivre les choses et mener une politique c'est autre chose", a-t-il ajouté.

"On peut tout dire de la diplomatie française" dans la période de la guerre en Irak en 2003, "sauf de l’arrogance", a-t-il asséné. Réplique directe aux propos du Ministre de l’Intérieur qui avait plaidé à Washington pour un "dialogue constructif, sans arrogance" , avec les Etats-Unis. Avec la menace du veto de la France à l’ONU, "nous avons pris une responsabilité historique (…) et je crois que c’était une sage décision" a insisté le chef du gouvernement.

"L'expérience dans ces domaines est irremplaçable", a lâché l'ancien Ministre des Affaires étrangères.

"Que, dans le cadre d'une campagne électorale, on cherche à se positionner, à se distinguer, quoi de plus naturel", mais "je serais curieux de savoir comment on peut aller plus loin dans la dénonciation tout en gardant ce dialogue nécessaire pour faire avancer le dossier iranien, le dossier coréen" ou "le dossier énergétique", s'est demandé le Premier ministre.

"Quel pays donneriez vous aujourd'hui en exemple sur la scène internationale d'une politique qui permette à la fois une bonne relation d'Etat à Etat et une exigence morale qui puisse être considérée comme parfaite? Il n y en a pas. Il faut en permanence chercher à concilier ces deux exigences, c'est ce que la France fait", a-t-il dit.

Michèle Alliot-Marie, en visite aux Etats-Unis a confirmé la position du Premier Ministre.

Publié dans Action gouvernementale

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