Dominique de Villepin, premier flingueur

Publié le par P.A.

Le véritable chef de l'opposition, c'est lui ! Le plus actif, en tout cas. Il est partout, dans toutes les émissions, sur toutes les chaînes. Dominique de Villepin était dimanche 30 septembre l'invité de Laurence Ferrari, sur Canal+. L'ancien premier ministre avait, une fois de plus, énormément de critiques à formuler à l'égard de Nicolas Sarkozy et de sa manière de gouverner. Par les temps qui courent, c'est plutôt rafraîchissant.

L'UMP ? Elle n'a plus de chef. Elle ne peut plus, du coup, jouer son rôle, et c'est dommage. Les ministres d'ouverture ? "Ils se font peu entendre et une partie de leur différence s'est perdue en chemin." La réforme institutionnelle ? Ce n'est certainement pas le moment d'y songer. "Nous avons des institutions qui marchent bien, à condition que le président de la République joue tout son rôle et que le premier ministre joue aussi tout son rôle."

La tâche est rendue plus ardue pour ce dernier avec tous ces conseillers qui s'expriment sur tout et sur n'importe quoi. "Les ministres éprouvent alors plus de facilité à se rendre directement à l'Elysée plutôt qu'à se rendre aux arbitrages du premier ministre." Les porte-parole de l'Elysée et de Matignon ont des rendez-vous hebdomadaires obligés sur certaines chaînes ? C'est curieux, et même "intriguant". Est-ce que le président lui-même parle trop ? "La question est de savoir si on ne s'éparpille pas, et si on ne divise pas sa parole en lançant tous les chantiers en même temps." Finalement, Nicolas Sarkozy est-il un bon président ? "Il se donne beaucoup de mal." Fermez le ban ! Moyennant quoi, Dominique de Villepin souhaite chaleureusement au président de réussir. Qu'est-ce que cela serait s'il espérait son échec ?

Laurence Ferrari lui demandait alors si toutes ces attaques n'avaient pas simplement pour but de faire oublier l'affaire Clearstream. L'ancien premier ministre a été mis en examen pour "complicité de dénonciation calomnieuse", "complicité d'usage de faux", "recel d'abus de confiance" et "recel de vol" dans cette sombre histoire de faux comptes bancaires au Luxembourg. Nicolas Sarkozy, dont le nom a été introduit sur les listings falsifiés, s'est porté partie civile. Ceci n'explique-t-il pas cela ? "C'est ridicule", rétorque Dominique de Villepin. "Je n'ai jamais participé, ni de près ni de loin, à aucune dénonciation calomnieuse", dit-il. Il regrette une fois de plus la "confusion" qui existe du fait que Nicolas Sarkozy est à la fois président de la République ayant autorité sur la magistrature, et partie civile dans cette affaire. Mais sauf "erreur judiciaire" qu'il n'ose imaginer, l'ancien premier ministre affirme qu'il sortira "complètement blanchi" de la procédure en cours.

 
Source: Le Monde | Dominique Dhombres

Publié dans Action gouvernementale

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