Dominique de Villepin : ''Aujourd'hui, je vis la suspicion''

Publié le par P.A.


Après plusieurs mois de silence, l'ancien Premier ministre Dominique de Villepin s'est exprimé pour la première fois en longueur sur le dossier Clearstream, sur le plateau du 20h de TF1. Mis en examen pour "complicité de dénonciation calomnieuse" fin juillet, il a réaffirmé son innocence et assure avoir agi en sa qualité de Premier ministre pour demander "des vérifications, et rien d'autre", sur les listings (1).  "Vous êtes à un moment en responsabilité et on vous apporte les éléments d'une menace contre les intérêts internationaux de la France, ses intérêts économiques. Et bien, j'ai demandé des vérifications et à aucun moment j'ai n'ai demandé quelque chose d'autre".

L'ancien locataire de Matignon a précisé qu'il renonçait à saisir la cour de justice de la République, la juridiction chargée des infractions commises par les ministres. "Je veux que la justice puisse agir rapidement. Ce que je peux vous dire c'est que la vérité apparaîtra et que l'hypothèse d'une lecture politique apparaîtra comme fausse", a-t-il insisté. "J'ai agi dans le cadre de mes fonctions parce que j'estime que je suis comme n'importe quel citoyen", a-t-il expliqué.
 
Visiblement très marqué par cette affaire, le Premier ministre a confessé que l'enquête avait laissé des traces dans son entourage. "J'ai consacré trente ans de ma vie au service de mon pays. Aujourd'hui, je vis la suspicion et ma famille, mes proches en souffrent", a expliqué Dominique de Villepin, évoquant les perquisitions à son domicile. "Quand on soulève le matelas de vos enfants, je ne suis pas sûr que tout cela soit justifié", a-t-il dit. "Je ne me plaindrai jamais mais je me pose la question : pourquoi cet acharnement, pourquoi suis-je dans cette affaire victime d'une telle injustice", a demandé Dominique de Villepin qui s'est dit animé "d'une certaine rage".
 
Au cours de cet entretien, l'ancien Premier ministre a par ailleurs livré son point de vue sur les "cent jours" de Nicolas Sarkozy. "La volonté du chef de l'Etat est nécessaire au pays, mais la confiance que lui accordent les Français doit maintenant être transformée en résultats", a-t-il martelé. "Il y l'énergie du président, mais je souhaite que le gouvernement et la majorité apportent aussi leur contribution. Aujourd'hui, il n'y a pas d'opposition capable de faire des propositions. Et bien, c'est à la majorité de jouer ce rôle. Elle ne doit pas s'endormir sur ses lauriers", a-t-il estimé.
 
L'ancien ministre des Affaires étrangères, qui avait défendu à l'Onu l'opposition de la France à l'intervention militaire en Irak, a également estimé que "rien ne serait possible" dans ce pays, tant que l'union politique ne serait pas faite, et qu'un calendrier de retrait précis des forces américaines ne serait pas clairement établi.

 
(1) L'ancien Premier ministre avait été entendu fin juillet par les juges qui enquêtent sur une possible conspiration politique.  Soupçonné d'avoir participé à une manipulation visant à nuire à Nicolas Sarkozy à l'aide des faux listings de la société Clearstream, il a fait appel du contrôle judiciaire qui lui a été imposé et qui prévoit le versement d'une caution de 200.000 euros ainsi que l'interdiction de rencontrer les protagonistes désignés de l'affaire ainsi que l'ancien président Jacques Chirac.

Source: www.tf1.fr

Publié dans 2007

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Bonjour. Vous trouverez la retranscription de l'intégralité de cet entretien sur:http://halte-au-complot-contre-villepin.over-blog.com/article-12028671.htmlA diffuser sans modération!
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