La "partie de campagne" de D. de Villepin dans le Finistère

Publié le par P.A.


Vaches, cochons, tomates... L'ancien Premier ministre Dominique de Villepin a sillonné le Finistère lundi, entouré de nombreux journalistes, pour parler agriculture, lancer quelques piques au gouvernement et tracer son sillon pour 2012.


"Au programme du jour, la Bretagne, l'agriculture, les tomates, les cochons et l'apprentissage. En bref, la vie quotidienne", résume l'ex-ministre des Affaires étrangères.


Première étape, un producteur de tomates et une coopérative. Lyrique, Dominique de Villepin salue "la magnifique agriculture, enjeu de puissance et d'indépendance pour la France".


Il lance sa première flèche à Nicolas Sarkozy. "C'est toujours au plus haut niveau de l'Etat que se donne l'impulsion. Bruno Le Maire (ministre de l'Agriculture, qui fut son directeur de cabinet à Matignon, ndlr) se donne du mal, mais rien ne remplace l'engagement personnel du chef de l'Etat, comme l'avait fait Jacques Chirac".


L'agriculture, confie Villepin, "c'était la passion de mes grands-parents" dans le Limousin. Pour comprendre les agriculteurs, il faut "aller sur le terrain".


Relayant les inquiétudes des producteurs, il qualifie la taxe carbone de "taxe sur la ruralité".


Au marché de Lesneven, où la "caravane" des quelque cinquante journalistes qui l'escortent fait étape, Villepin teste sa popularité dans le fief de son ami, le député Jacques Le Guen.


Il serre ses mains, pose pour les photographes, glisse des mots aimables aux commerçants. "Si vous vous présentez en 2012, je vote pour vous pour virer le petit", lui lance un passant.


Abordé par un lauréat du concours Lépine, Villepin lui demande : "vous n'auriez pas quelques trucs en matière politique ?" "C'est le concours Villepine", s'amuse un proche de l'ancien ministre.


"Je vous vois président de la République", lui dit un vieux monsieur. "Vous avez des dons de voyance", réplique-t-il.


Veste kaki sur costume gris, visage hâlé, l'ex-secrétaire général de l'Elysée attire les regards. "Un bel homme", s'extasient deux femmes. "S'il ne part pas avec une Bretonne, il aura de la chance", s'amuse son entourage.


Quelques saucisses chaudes, un verre de bordeaux dans un bar et en route pour déjeuner dans un centre de formation en alternance.


Interrogé par des élèves, Villepin explique que la politique n'est pas un métier mais un service aux autres, voire un sacerdoce.


"Elle vous attrape parfois par le dos et vous fait subir toutes sortes de tortures", explique-t-il, sans citer l'affaire Clearstream.


L'homme politique, selon Villepin, doit être à l'écoute. Quant au débat sur l'identité nationale, "il faut avoir le bon sens de comprendre que ce n'est pas la préoccupation des Français. On ne joue pas de la politique comme on joue au flipper".


"Il faut apprendre à sortir des sentiers battus pour répondre aux attentes des Français", ajoute le candidat potentiel à la présidentielle.


Les épreuves ? "Elles servent à tester votre capacité à ne pas vous détourner de l'objectif que vous vous êtes fixé. Rien n'est écrit"...


Critiqué pour ne s'être jamais présenté à une élection, Villepin assume: "l'idéologie, l'esprit partisan ne correspond pas à ma démarche, car il tend à isoler, couper la Nation plus qu'à l'ouvrir".


Visitant une porcherie en fin d'après-midi, l'ex-Premier ministre s'émerveille sur la taille d'un animal: "ce cochon est un cochon royal".


Puis il saisit un porcelet et lance, ironique, à l'adresse de journalistes: "çaa me rappelle quelqu'un"...


Source: AFP



Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article