Dominique de Villepin revendique 420 parrainages
L’ancien premier ministre a tempéré lundi ses critiques à l’égard du gouvernement et assuré que, s’il ne peut être candidat, il s’engagerait.
Depuis les retraits de Christine Boutin, Hervé Morin ou Frédéric Nihous, il est le dernier dans la majorité à contester la candidature du président sortant. Dominique de Villepin s’était déclaré le 11 décembre, au terme d’un quinquennat où il n’a pas épargné l’action de Nicolas Sarkozy. L’ancien premier ministre a aussi défrayé la chronique judiciaire ces cinq dernières années, de l’affaire Clearstream – pour laquelle il a été relaxé en septembre 2011 – à ses auditions dans le cadre de l’enquête sur le volet financier de l’affaire Karachi.
En termes d’intentions de vote, Villepin reste cependant loin derrière: depuis la mi-janvier aucun institut ne le donne à plus de 2%. Quant aux parrainages, il vient de dépasser la barre des «420 signatures», comme il l’assurait lundi au «Talk 2012 Orange-Le Figaro». «Il nous reste une dizaine de jours pour en trouver 80. Je me bats pour cela et j’ai décidé de consacrer tout mon temps à la recherche de ces parrainages», dit-il en assurant qu’il a «suspendu un certain nombre de déplacements» pour se concentrer sur la priorité: réunir 500 parrainages avant le 16 mars.
«Le choix des mots»
Et s’il n’était pas candidat? «Je m’engagerai», promet-il. En faveur de qui? L’ancien premier ministre ne veut pas le dire. Mais donne des indices. Il prend encore le soin de renvoyer dos-à-dos gauche et droite. «La gauche va promettre de s’en prendre aux riches, de revenir en arrière sur les retraites, d’embaucher 60.000 fonctionnaires dans l’éducation. Elle ne le fera pas», annonce-t-il. «La droite pointe le doigt vers les étrangers, les immigrés, surenchérit sur la justice et la sécurité», prenant le «risque de stigmatiser», explique-t-il par ailleurs.
«Je n’ai jamais été favorable au vote des étrangers aux élections municipales car je lie la citoyenneté et le droit de vote. Il faut préserver ce lien très fort», explique-t-il encore. Dominique de Villepin désapprouve également la prise de position de Claude Guéant, qui lie droit de vote des étrangers aux municipales et généralisation dans les cantines de repas halal. Mais cette critique relève de la forme, «dans le choix des mots et du moment», explique-t-il.
Et s’il regrette «qu’en Afghanistan nous n’ayons pas engagé plus tôt le retrait de nos troupes» ou «qu’en Syrie, nous n’allions pas plus vite et plus loin», l’ancien ministre des Affaires étrangères reconnaît volontiers des «actions qui méritent d’être saluées» durant le quinquennat, comme la présidence de l’Union européenne ou les initiatives sur la Géorgie ou sur la Libye. Une indulgence dont il a rarement fait preuve à l’égard du gouvernement.
Source: Le Figaro