Sortons de l'antisarkozysme?
L'AFP a publié un article titré "Les partisans de Villepin l'appellent à sortir de l'antisarkozysme", mais y est-il un jour entré?
Partons tout d'abord d'un constat, alors que Dominique de Villepin vient de publier "De l'esprit de cour" le 04 novembre 2010, qu'en ont retenu les médias? "Villepin stigmatise Sarkozy et sa « cour »", "Quand de Villepin tance le système Sarkozy", "Villepin kärchérise Sarkozy et la courtisanerie", "Charge de Villepin contre Sarkozy", voici quelques uns des titres des articles consacrés à la parution de ce livre, L'Express a également publié "les bonnes feuilles" de cet ouvrage, qu'ont-ils donc repris? Les passages sur Nicolas Sarkozy bien sûr. Plus généralement, on constate que dans chacune des interventions de Dominique de Villepin, ce qui est attendu, ce qui est répété, c'est la petite phrase sur Nicolas Sarkozy.Il y a une tendance lourde à placer toute action, toute proposition de Dominique de Villepin sous le prisme du conflit et de la revanche.
Pourtant, en faisant une analyse un peu plus poussée, on se rend compte rapidement, que dans ses interventions comme dans son dernier livre, Dominique de Villepin ne se cantonne pas au seul sujet Sarkozy contrairement à ce qu'on nous laisse croire. Il en parle aussi, c'est vrai, mais pas seulement. Et, quand il s'exprime sur l'action du chef de l'Etat et du gouvernement, les propos sont justifiés. Pouvait on rester silencieux suite au discours de Grenoble? Je ne le crois pas. Quand la critique sert la défense de valeurs justes, quand elle sert de sonnette d'alarme, quand elle se fait le garant de nos principes fondamentaux, elle est légitime et nécessaire.
On ne peut donc pas pour Dominique de Villepin parler d'antisarkozysme, nous sommes plus dans le cadre d'une "sarkovigilance". Avec l'expérience qui est la sienne, il sait que tout antisarkozysme serait dangereux, pour ce qu'il a de primaire, de réflexe et de systématique. François Bayrou l'a pas parfaitement démontré, un antisarkozysme aveugle ne mène à rien, n'est pas compris et est par nature éphèmere. Un antisarkozysme dogmatique ne construit rien, il conduit irrémédiablement à l'échec.
Notre devoir est également de répondre aux attentes des Français avec un vrai projet pour la France.
Ce ne sera pas simple, c'est pourquoi nous devons être les architectes mais également les promoteurs de ce projet alternatif. Le travail a déjà commencé. Il nous faudra être originaux, audacieux, créatifs et surtout efficaces, c'est ainsi que nos idées feront la une des médias et trouveront le maximum d'écho.
Il n'y a donc pas à sortir d'un antisarkosysme qui ne sera jamais un programme à lui seul. Notre devoir c'est la proposition pour notre programme, accompagnée d'une certaine vigilance quant à ce qui se fait actuellement dans notre pays.
P.A.