Dominique de Villepin : Conférence EDHEC, Lille
L'ancien Premier ministre Dominique de Villepin s'est déclaré touché jeudi à Lille par les regrets du président Nicolas Sarkozy sur son usage du mot "coupables" fin septembre au sujet des prévenus de l'affaire Clearstream.
M. de Villepin était interrogé par des journalistes sur les regrets de Nicolas Sarkozy à paraître vendredi dans Le Figaro, en marge d'une conférence devant les étudiants de l'Edhec, une école de commerce à Lille.
"Ce que vous me rapportez des propos du président de la République, évidemment c'est quelque chose qui me touche, parce que je crois que nous avons besoin d'une politique faite de respect", a-t-il déclaré.
"En tout cas, je l'ai dit, moi je n'ai aucune haine. On a voulu fabriquer une rivalité de haine. Ce n'est pas le cas", a ajouté l'ancien Premier ministre.
"Les défis pour les Français sont des défis immenses (...). Donc il y a beaucoup de travail. Je souhaite rapidement qu'on puisse consacrer (...) nos énergies, au delà des polémiques qui agitent aujourd'hui la vie publique, à la défense des Français et à la défense des intérêts de la France", a-t-il dit.
>Jean Sarkozy: "non aux faveurs"
"La vie politique doit être faite de respect et en même temps d'exigence. Cela veut dire qu'il ne faut jamais céder à la tentation de la faveur, ne jamais céder à la tentation de quelque privilège que ce soit", a déclaré M. de Villepin.
"Nous sommes en crise et, dans la crise, les Français sont encore plus exigents. Ils ne supportent pas ce qui peut ressembler à un passe-droit ou à une faveur. Cela implique que dans les comportements, les responsables politiques soient soucieux d'éviter toute interprétation qui puisse apparaître comme une faveur", a-t-il répondu à la question d'un étudiant.
"Il y a un conseil d'administration et il appartient à ce conseil de prendre sa décision avec ses élus. C'est sa prérogative et sa responsabilité. Il y a un certain nombre de candidats, il faut que ce choix soit fait en toute transparence", a déclaré l'ancien premier ministre.
>Nobel: un "piège" pour Obama
"Je crois que ce prix Nobel, ce n'est pas un bon cadeau qu'on lui a fait. Parce que je crois que quand on doit prendre des risques pour la paix, il est plus difficile de le faire quand on est handicapé d'honneurs et de médailles", a-t-il répondu à la question d'un étudiant.
"On marche beaucoup plus gauchement, beaucoup plus lourdement et on se préoccupe davantage de la façon dont on est perçu. Je crois que c'est aujourd'hui un mauvais cadeau peut-être même un piège qui a été tendu a Barack Obama", a estimé M. de Villepin.
"Mais je pense qu'il est assez intelligent et assez fort pour sortir de ce mauvais piège", a-t-il ajouté en soulignant que M. Obama avait "transformé l'esprit de la vie internationale" et portait en lui "un esprit de paix".
Source: AFP
Retrouvez les vidéos et les photos de cette rencontre sur:
http://www.clubvillepin.fr/1089-dominique-de-villepin-reponses-a-la-presse-edhec/
http://2villepin.free.fr/index.php/2009/10/16/1282-dominique-de-villepin-a-l-edhec-lille