Dominique de Villepin relaxé en appel du procès Clearstream

Publié le par P.A.

La cour d’appel de Paris a confirmé mercredi la relaxe de l’ancien Premier ministre Dominique de Villepin, qui était poursuivi pour « complicité de dénonciation calomnieuse » dans l’affaire Clearstream.

«Après six années d’un acharnement sans précédent, après six années d’épreuves pour ma famille, la justice a reconnu pour la deuxième fois mon innocence. Je veux saluer l’indépendance de notre justice, qui a su résister aux pressions politiques. Je veux croire que cette décision contribuera à rendre notre vieux pays moins vulnérable à la rumeur et à la calomnie, qui ne méritent que le mépris.

Rappelons que cette affaire a été initiée en 2005/2006 à la veille de l’élection présidentielle de 2007. Comme j’aimerais que cela puisse servir de leçon pour la présidentielle de 2012 ! Pour ce qui me concerne, je sors renforcé de cette épreuve et plus déterminé que jamais à servir les Français», a déclaré Dominique de Villepin

 

Affaire Clearstream : Villepin relaxé contre-attaque

Relaxé. Un mot, un seul. Dominique de Villepin n’aura pas eu à attendre longtemps ce mercredi matin. « Dominique de Villepin, relaxé », annonce la présidente de la cour d’appel, Christiane Beauquis. L’ancien Premier ministre a la victoire modeste. Il se garde bien de toute manifestation de satisfaction et conserve un air de dignité grave. Juste un léger sourire affleure. Derrière lui ses avocats ont l’air tranquille de ceux qui s’y attendaient.

Voilà, la cour vient de confirmer la relaxe de celui qui s’était dit « calomnié », « poursuivi par la volonté d’un homme » car soupçonné d’avoir conspiré en 2004 contre Nicolas Sarkozy avec de fausses listes de comptes bancaires de la société Clearstream donnant lieu a une bataille sourde d’une rare violence entre l’ex-Premier ministre et l’actuel président de la République. La cour a confirmé le jugement rendu en première instance en 2010, malgré le parquet qui demandait 15 mois de prison avec sursis pour complicité de dénonciation calomnieuse. L’ex-Premier ministre avait dénoncé « l’acharnement du parquet » contre lui.

« Rendre notre vieux pays moins vulnérable à la rumeur et à la calomnie »

Des badauds applaudissent comme au spectacle en voyant sortir Dominique de Villepin. Celui-ci avance lentement. Il prend son temps. La forêt de caméra et de micro l’attend. Lui aussi a préparé sa sentence.

Pour l’homme politique la victoire est modeste mais elle est éclatante. Il la veut cinglante comme pour mieux faire oublier cette autre histoire qui se profile déjà : «Après six années d’un acharnement sans précédent, après six années d’épreuves pour ma famille, la justice a reconnu pour la deuxième fois mon innocence. Je veux saluer l’indépendance de notre justice, qui a su résister aux pressions politiques. Je veux croire que cette décision contribuera à rendre notre vieux pays moins vulnérable à la rumeur et à la calomnie, qui ne méritent que le mépris. Rappelons que cette affaire a été initiée en 2005/2006 à la veille de l’élection présidentielle de 2007. Comme j’aimerais que cela puisse servir de leçon pour la présidentielle de 2012 ! Pour ce qui me concerne, je sors renforcé de cette épreuve et plus déterminé que jamais à servir les Français».

Une allusion à peine voilée aux dénonciations de l’avocat Robert Bourgi. L’homme de l’ombre de la Françafrique et conseiller officieux du président de la République, l’accuse en effet d’avoir perçu avec Jacques Chirac des fonds occultes, évalués à 20 millions de dollars, de chefs d’Etat africains entre 1997 et 2005.

Une nouvelle interprétation de la manipulation

Mais si la cour relaxe, comme le tribunal, Dominique de Villepin, elle donne en revanche une interprétation tout autre de la manipulation. Pour elle, en effet, les rôles sont inversés, ce n’est plus Jean-Louis Gergorin le « cerveau » de l’affaire comme l’avait pensé le tribunal en première instance et Imad Lahoud un simple « menteur » pathologique, c’est l’informaticien qui, pour la cour est à l’initiative de la manipulation.

Suivant cette logique, la cour relaxe Jean-Louis Gergorin des chefs de faux et usage. Mais il reste « le corbeau », celui qui a transmis les documents au juge Renaud Van Ruymbeke. La cour le condamne donc pour dénonciation calomnieuse et usage de faux à trois ans de prison dont 30 mois avec sursis. Une peine plus légère qu’en première instance et qui a toute les chances de ne pas être mise à exécution pour un « primo délinquant ». Lassé, l’ex-numéro trois d’EADS ne se pourvoira sans doute pas en cassation. A moins que le livre de Pierre Péan ne recèle de nouvelles surprises.

Ce n’est pas le cas d’Imad Lahoud. Dès la sortie de l’audience, son avocat, Olivier Pardo a annoncé son intention de se pourvoir en cassation. Pour la cour, c’est l’informaticien Imad Lahoud qui cette fois porte la responsabilité principale. Outre la dénonciation calomnieuse celui-ci est reconnu coupable de faux et usage, d’abus de confiance et de recel d’abus de confiance. Il est condamné à trois ans de prison dont 18 mois avec sursis. Une peine équivalente à celle prononcée par le tribunal de grande instance.

Jean-Louis Gergorin et Imad Lahoud devront en outre s’acquitter de 40.000 euros d’amende chacun et sont condamnés solidairement à rembourser les parties civiles.

Source: Les Echos

Publié dans Clearstream

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