Dominique de Villepin définitivement relaxé dans l'affaire Clearstream
Le parquet général a annoncé lundi qu’il ne formait pas de pourvoi contre l’arrêt de la cour d’appel de Paris dans l’affaire Clearstream, rendant ainsi définitive la relaxe de Dominique de Villepin.
« Le parquet général de la cour d’appel de Paris ne formera pas de pourvoi auprès de la Cour de cassation contre la décision rendue le 14 septembre 2011 par la cour d’appel de Paris dans le dossier Clearstream », informe le ministère public dans un communiqué, sans guère plus d’explication.
A l’audience, le parquet général avait requis 15 mois de prison avec sursis contre l’ancien Premier ministre pour « complicité de dénonciation calomnieuse ». Il lui reprochait d’avoir eu connaissance de la fausseté des listings et de ne pas avoir stoppé la calomnie.
Mais mercredi dernier, la cour d’appel de Paris n’a pas suivi cette analyse, jugeant que ce délit n’était « pas établi » dans cette vaste manipulation au cours de laquelle des noms de personnalités, dont celui de Nicolas Sarkozy, ont été ajoutés à des listings bancaires afin de faire croire qu’ils détenaient des comptes occultes à l’étranger.
La cour d’appel a notamment considéré que « d’autres autorités de l’Etat détenaient en juillet (2004, ndlr) des informations permettant de conclure à la fausseté des listings et n’ont pas agi pour empêcher que la calomnie continue ».
Si, après sept années de procédure, l’horizon Clearstream se dégage pour Dominique de Villepin, le fondateur de République solidaire risque d’avoir à se battre sur un autre front judiciaire.
La semaine dernière, le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire pour entendre l’avocat Robert Bourgi, homme de l’ombre de la Françafrique, qui a accusé M. de Villepin et Jacques Chirac d’avoir reçu des fonds occultes de chefs d’Etat africains.
A l’issue du délibéré Clearstream, mercredi, Dominique de Villepin en avait profité pour lancer un avertissement à peine déguisé, espérant que sa relaxe « puisse servir de leçon pour la présidentielle de 2012! »
Si Dominique de Villepin est sorti d’affaire, la Cour de cassation sera tout de même saisie du dossier, car le mathématicien Imad Lahoud, qui a été condamné à 18 mois ferme et 40.000 euros d’amende pour avoir falsifié les fichiers, a formé un pourvoi.
L’ancien haut responsable d’EADS, Jean-Louis Gergorin, condamné à 6 mois ferme et 40.000 euros d’amende, avait de son côté dit réfléchir à cette éventualité. Il avait jusqu’à lundi soir pour se décider. Son avocat, Me Paul-Albert Iweins, n’était pas immédiatement joignable pour faire part de sa décision.
Source: AFP