Voeux du Premier ministre au Président

Publié le par P.A.

Monsieur le président de la République,

Je me réjouis de vous présenter au nom de tout le Gouvernement nos meilleurs vœux pour l’année 2007. Je veux le faire avec tout le respect que nous vous portons, mais aussi beaucoup de chaleur et d’affection. Je veux bien sûr y associer madame Chirac et toute votre famille.

2007 est une année particulière, une année importante dans notre vie démocratique. La première responsabilité du Gouvernement, c’est de faire en sorte que les échéances à venir soient bien ce grand moment de débat national auquel les Français aspirent.

Pour cela nous avons un premier devoir, que vous nous avez fixé monsieur le président : un devoir d’action.

En 2006 nous avons obtenu des résultats : moins 10 % de chômeurs en un an, une pression fiscale qui s’allège, une croissance qui repart, c’est bien la preuve qu’avec de la volonté et de la persévérance nous pouvons changer les choses. Ces acquis majeurs, nous devons en être fiers et les préserver.

En 2007, nous devons continuer à nous battre pour développer encore l’emploi, réduire la dette publique, fortifier notre croissance, répondre aux attentes des plus faibles. Quatre mois, ce n’est pas rien à l’échelle d’un pays : c’est le temps nécessaire pour jeter les bases d’un droit au logement opposable, pour réformer le régime des tutelles, pour mieux défendre les droits des consommateurs, pour améliorer encore la sécurité de chacun. C’est aussi le temps nécessaire, comme vous nous l’avez demandé, pour inscrire dans notre Constitution des principes majeurs comme l’interdiction de la peine de mort en toutes circonstances.

Notre deuxième devoir, c’est un devoir de vérité : plus que jamais, dans la campagne présidentielle qui s’ouvre, c’est une exigence absolue à l’égard des Français.

L’expérience gouvernementale est précieuse : elle permet de repérer les forces et les faiblesses de notre pays, ses atouts dans la mondialisation, mais aussi ses retards et ses insuffisances. Cette expérience, je veux la partager en toute liberté, avec pour seul souci le service de l’intérêt général et pour seule volonté la victoire de notre majorité.

Oui, nous devons éclairer les Français sur l’évolution du temps de travail et des emplois, sur l’impératif du désendettement, sur le respect des droits et des devoirs de chacun, sur l’urgence de la refonte de notre système universitaire et de formation pour permettre à chacun de réussir ses études et d’avoir une sécurité dans sa vie professionnelle.

Et puis nous avons, fidèles au cap que vous avez fixé, un dernier devoir sur la scène nationale et internationale : un devoir d’ambition, là où trop souvent l’emportent la résignation et le repli sur soi.

Ambition pour les Français, qui sont capables de relever les défis les plus difficiles. Nous avons tous les atouts : une démographie parmi les plus dynamiques en Europe ; des jeunes qui veulent réussir et prendre en main leur destin ; un esprit d’entreprise qui se manifeste partout sur le territoire. A nous d’encourager ce dynamisme français.

Ambition pour notre Nation qui veut rester elle-même : les doutes des Français, leurs inquiétudes, leur désarroi s’expliquent d’abord par la crainte de voir leur identité menacée. Face à une mondialisation qui uniformise et qui nivelle, à nous de faire entendre notre voix et de défendre nos principes : sur la diversité culturelle, sur la protection de l’environnement, sur la justice internationale, sur les droits sociaux, nous avons une vision à faire valoir. Une vision sage, qui apporte une réponse aux violences du monde contemporain. Une vision juste, qui garantit le développement équilibré de la planète. C’est elle, monsieur le président, que vous défendez sans relâche depuis des années. C’est elle que vous présenterez lors des prochaines conférences internationales qui auront lieu à Paris et pour lesquelles vous pouvez compter sur la mobilisation totale du Gouvernement.

Ambition enfin pour l’Europe : non pas l’Europe réduite au marché, mais une Europe qui protège nos emplois et nos industries, une Europe qui assure notre sécurité face à l’immigration irrégulière ou aux nouvelles menaces, une Europe qui favorise la recherche et la croissance.

Monsieur le président de la République,

Le Gouvernement est au travail sous votre autorité, pleinement conscient de ses responsabilités à quelques mois d’échéances majeures. Ce travail, nous l’accomplirons avec conscience bien sûr, mais aussi avec enthousiasme. Car nous avons la conviction que la réussite de la France et des Français est à portée de main. Et c’est maintenant, chaque jour, qu’elle se joue. La politique, nous le voyons bien à travers les grands débats de société, a d’abord besoin d’humanité.

Dominique de Villepin

Publié dans Discours

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