Les tergiversations d'Alliot-Marie irritent les députés UMP

Publié le par P.A.

« CHAFOUINE. » Nicolas Sarkozy a lâché ce mot, hier matin, lors du petit déjeuner de Matignon, pour qualifier les atermoiements de Michèle Alliot-Marie. Devant les chefs de la majorité, le président de l'UMP s'est montré irrité par les nouvelles conditions posées par le ministre de la Défense pour participer au deuxième forum, qui doit se tenir vendredi à Lyon.

Le numéro deux du gouvernement a, une nouvelle fois, invité solennellement le premier ministre à se joindre au débat. Et essuyé un nouveau refus de Dominique de Villepin tout entier tourné vers son unique objectif de la semaine : la conférence sur l'emploi et les revenus qui réunira demain à Matignon ministres, syndicats et patrons. À Matignon, on s'étonne d'ailleurs que le président de l'UMP ne se sente pas concerné par ce rendez-vous.

Au même moment, MAM participait à une rencontre du mouvement patronal Ethic (Entreprises de taille humaine indé­pendantes et de croissance) au cercle interallié. Elle a prévenu qu'elle ne viendrait pas vendredi à Lyon si « le forum devait être aussi ennuyeux que le premier ». « Franchement, j'ai autre chose à faire », a-t-elle lancé. Avant de poser des conditions précises pour sa participation : des thèmes définis à l'avance, les mêmes questions pour chacun et le même temps de parole.

« La rupture est anxiogène »

Devant les chefs d'entreprise, elle a attaqué le thème de la « rupture tranquille » cher à Nicolas Sarkozy. « On ne va pas faire table rase de ce qui a été construit. La rupture est anxiogène. » Ira-t-elle jusqu'au bout ? MAM a réaffirmé sa volonté de s'en tenir à son calendrier. « On ne me fera pas avancer ma décision de candidature », a-t-elle averti.

Les députés UMP, eux, commencent à se lasser du feuilleton des primaires. Ils souhaitent que Michèle Alliot-Marie annonce rapidement sa décision d'être ou non candidate à l'intérieur de l'UMP. « Si MAM est candidate, il ne faut pas qu'elle attende la fin des forums pour le dire. Il est temps qu'elle parle » estime Axel Poniatowski. « Elle ne peut pas jouer sur tous les tableaux, s'agace Dominique Paillé. Elle est légitime à être candidate, mais qu'elle le dise. »

Les sarkozystes, qui ont tiré un trait sur les forums, ne croient plus que le ministre de la Défense ira « jusqu'au bout ». « J'ai le sentiment qu'elle ne sera pas candidate, je le regrette, car elle a toujours affirmé qu'elle avait des choses différentes à dire », déclare Alain Gest. Thierry Mariani est pressé d'en finir : « Les primaires à droite ont commencé en 2002. C'est la fin de la compétition. » Pierre Méhaignerie dit tout haut ce que beaucoup pensent tout bas. Une candidature Alliot-Marie ? « Cela m'est égal. Je n'y attache pas d'importance. » « Elle joue en fait la présidence de l'Assemblée nationale » affirme un autre élu UMP. Chez les villepinistes, on ressent aussi un certain agacement à l'égard des tergiversations de l'ancienne présidente du RPR. Hervé Mariton conseille : « La parole se prend, elle ne se donne pas. »

 
Source: Le Figaro

Publié dans 2007

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