La "petite musique" des villepinistes agace à l'UMP
"Choquant", "inacceptable" revenaient en boucle dans les propos des responsables de la majorité pour qualifier la démarche de l'ancien ministre de la recherche du gouvernement Villepin, qui avait soutenu la candidature de François Bayrou au premier tour de l'élection présidentielle.
"S'ils en sont là...", soupire M. Goulard, préférant éviter d'alimenter la polémique. Son collègue Georges Tron voit au contraire, dans ce rappel à l'ordre, la marque d'une "crispation inacceptable". "Goulard a eu des mots très justes, avec lesquels je suis en totale osmose, indique le député de l'Essonne. On nous explique que, l'ouverture, c'est la liberté d'expression, et c'est toujours contre nous que les attaques sont ciblées."
INFLUENCE LIMITÉE
Mais qui sont ces "nous", qui régulièrement se retrouvent autour de l'ancien premier ministre pour "analyser la situation" ? Les principales figures de cette "amicale", parmi lesquelles Jean-Pierre Grand (Hérault), Jacques Le Guen (Finistère) ou Hervé Mariton (Drôme), s'expriment régulièrement dans les couloirs de l'Assemblée. Ouverture, budget, tests ADN, EADS : autant de sujets sur lesquels ils font entendre une petite musique différente.
"Il n'y a ni volonté d'opposition systématique ni intention de monter un courant", se défend M. Tron, rappelant que, "jusqu'à présent, nous avons voté tous les textes qui nous ont été présentés". "Même si, parfois, nous pouvions considérer qu'il s'agissait plus de textes de circonstance", s'empresse-t-il d'ajouter.
Leur influence reste toutefois limitée. "Ils ne représentent qu'eux-mêmes", tranche Nadine Morano, porte-parole de l'UMP. "Nous sommes aujourd'hui rejoints par des élus qui sont en manque de repères et s'interrogent aussi bien sur la lisibilité de l'ouverture que sur l'efficacité économique de la politique mise en oeuvre", corrige M. Tron. M. Grand assure que les villepinistes "pèsent d'ores et déjà plus que le Nouveau Centre", qui compte 21 députés. Parmi les partisans de l'ex-premier ministre, certains préfèrent s'en tenir à une prudente réserve.
Ainsi, Bruno Le Maire, député de l'Eure, qui fut le directeur du cabinet de M. de Villepin à Matignon, s'abstiendra-t-il sur le texte immigration à cause de l'article sur les tests ADN. "Mais, tient-il à préciser, ce point de principe est une conviction personnelle, qui n'affecte en rien mon soutien à l'action du gouvernement et du président de la République."